Artiste complet et complexe, Abdou Ouologuem, d’origine dogon, est né en 1967 à Diré dans la région de Tombouctou. Enfant brillant, il dessine depuis son plus jeune âge. En 1986, sur les pas de son grand frère parti trop tôt, Hamadoun Ouloguem, il intègre la section arts plastiques à l’Institut national des Arts à Bamako. Louis Fraisier et Yves Gandal lui enseignent le dessin et la peinture pendant 4 ans.
Lorsqu’il quitte l'INA, il est embauché par plusieurs ONGs, au nord du pays, afin d’élaborer des outils de sensibilisation à travers le dessin. Il revient à Bamako pendant la rébellion touarègue et prend son autonomie. Il révolutionne la technique du bogolan, qu’il emploie pour créer des costumes mais surtout des fresques dépeignant l’histoire mandingue.Il commence à vendre ses créations mais aussi à créer des costumes et décors pour de nombreux grands films maliens. Il installe son atelier à Magnambougou et y accueille des jeunes maliens et étrangers, qu’il forme. À cette période, il organise sa première grande exposition au centre culturel français du Mali.Dans les années 2000, il fait la rencontre du célèbre metteur en scène Peter Brook qui l’invite à travailler avec lui. Il commence ainsi sa carrière dans le théâtre, qui n’a plus aucun secret pour lui. Il joue dans “Tierno Bokar” mis en scène par Peter Brook en 2004 pour lequel il participe aussi à la confection des costumes et des décors, puis en 2009, dans “Eleven and Twelve” d’après Amadou Hampâté Bâ et sera à l'affiche dans “Une Flûte enchantée” en 2013.En parallèle de ces tournées, Abdou Ouologuem continue de créer et expose ses œuvres dans chaque ville où il se produit sur scène. Il expose dans plusieurs grandes expositions notamment “Plumes d’Afrique”, “Regards d’Afrique”, “Les Empreintes” en France, mais aussi en Martinique et au Japon avec “Retour à la terre”. Il retourne au Mali pendant la crise, et continue à peindre les émotions notamment dans L'Ultime Sacrifice qui témoigne de l’horreur de la guerre au Mali, dans l’exposition duo Ab imo pectore avec Wahib Chatah ou encore dans Vision du Mali.Créateur aux multiples facettes, Abdou Ouologuem continue de vivre l'art à 100%, comme il l’a toujours fait !